LES  18 ET 19 MARS 1962, ACCORDS D’EVIAN ET CESSEZ-LE-FEU

Les 18 et 19 mars 1962 à Alger

Les pourparlers entre les émissaires mandatés par le gouvernement provisoire de la république algérienne (G.P.R.A.) et la délégation française ont accru l’inquiétude. Les Français d’Algérie, traités en parias, sont tenus à l’écart des négociations à EVIAN, comme ils le seront du referendum le 8 avril 1962, au mépris du fameux droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’annonce brutale de la conclusion d’accords le 18 mars – qui bien sûr ne seront jamais ratifiés par la partie algérienne, ce que la France se gardera d’exiger – font l’effet d’une nouvelle bombe sur les Algérois  ! Cette terre est aussi la leur. Elle est constituée de départements français numérotés alors  91-92-93-94.    Leurs aïeux ont choisi la France. Pour la plupart venus d’Espagne, d’Italie, du Portugal, de Malte ils ont abandonné leur nationalité et jusqu’à leur langue maternelle pour devenir français. Ils se sont battus lors des conflits mondiaux sous le drapeau tricolore.

Ils ne veulent pas abandonner le fruit du travail de leurs ainés : 132 années de labeur acharné. Les marécages ont été asséchés, ces terres ont été ensuite cultivées, des hôpitaux, des ports, des routes, des voies ferrées, des barrages hydrauliques, des ponts, des écoles, des collèges, des lycées, une université ont été créés. Et aujourd’hui, il faudrait tout laisser ?

Les Algérois n’ont guère d’expérience politique mais ils savent qu’ils ont été trompés…Une fois, pas deux ! Ces accords sont de la poudre aux yeux… Et la poudre, 8 années de guerre, de massacres, d’attentats, de bombes leur ont appris à la sentir ! Demain, si le drapeau tricolore ne flotte plus sur Alger, qu’adviendra-t-il d’eux ?  Ils craignent le pire ! Hélas, l’avenir leur donnera raison.

Les conséquences des accords d’Evian

Dans la nuit même du 18 au 19 Mars, entre accords et cessez-le-feu, à Saint-Denis-du-Sig dans l’Oranais, Harkis et Moghaznis, femmes et enfants compris, sont assassinés. Une semaine après, la France elle-même commettra l’irréparable… Et dans les mois qui suivront les enlèvements, plus discrets, remplaceront les bombes. Les disparations devenues quotidiennes, l’horreur n’est pas moindre. L’exode deviendra inéluctable, plus d’un million de personnes devront fuir vers une Métropole qui n’en voulait pas. Et le 5 juillet, ce sont  les Oranais qui n’ont pas encore pu quitter l’Algérie qui subiront un sort affreux…

Mais pour l’heure, Alger veut encore croire possible de réorienter la décision nationale, d’infléchir le cours de l’Histoire. En ce 19 mars, la colère se déchaîne.  L’O.A.S. joue son va-tout, interdit le quartier de Bab-el-Oued aux Forces de l’ordre…

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les 18 et 19 mars 1962

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