Notre Parcours – Nos Actions
POUR SORTIR DE L’OUBLI LES VICTIMES TOMBEES RUE D’ISLY A ALGER
Dès la naissance de notre association, nous avons multiplié les démarches
Par des interventions auprès des médias :
Plusieurs années d’efforts ont permis une percée le 26 mars 2002. Pour la première fois, un reportage sur la fusillade accompagné d’une interview de représentants de l’association, passa sur TF1, au journal télévisé de 20 heures. Il en sera ainsi sur FR3, et aussi sur France inter et radio bleue. (vidéos)
Les caméras se tourneront à nouveau, au fil du temps lors de la réalisation de documentaires et films tels « Pieds-noirs, histoire d’une blessure » par notre compatriote Gilles Perez (2006). « Le massacre de la rue d’Isly, le grand silence » par Christophe Weber (2008), Les Pieds-noirs d’Algérie, une histoire française » par Jean-François Delassus (2018).
Par quelques actions spectaculaires dans Paris :
Le 26 mars 2003, nous avons parcouru la Seine à bord du « Bateau de la Mémoire », d’où nous avons lancé symboliquement des gerbes dans le fleuve, sous le regard de la foule des parisiens et des touristes intrigués par les nombreux drapeaux des anciens combattants déployés à bord et « les Africains » entonné par tous les participants. ( photo )
Le 26 mars 2007, après avoir procédé à un nouveau lancer symbolique de gerbes dans la Seine depuis le Pont Alexandre III, nous installions en toute légalité l’éphémère « Cimetière des Innocents » sur l’esplanade des Invalides. Les 49 symboles religieux au nom de chacun de nos martyrs respectaient la diversité des appartenances religieuses. ( images en bas de page)
Par notre participation aux instances représentatives des rapatriés
En 2001, notre présidente participera aux travaux de la « Commission consultative des Rapatriés » en qualité de « personne compétente », et y apportera un concours actif au sein de la sous-commission thématique « mémoire et vérité historique » présidée par Yves Sainsot alors vice-président de l’ANFANOMA.
Elle sera ensuite membre des trois « Hauts Conseils des Rapatriés », le premier constitué le 20 février 2003, le deuxième le 19 octobre 2005 et le troisième le 27 février 2008 dont elle démissionnera avec plusieurs collègues en mars 2009 en signe de protestation face à l’absence systématique de prise en compte des avis formulés.
Par nos interventions auprès des députés
2003 à 2005, la fusillade évoquée à l’assemblée nationale et au sénat
Tout au long des années 2002 et 2003, lors de la préparation de la loi « en faveur des Rapatriés » qui sera votée en 2005, les deux Présidents, celui de l’Anfanoma et celle de notre association, dans une démarche commune s’attachèrent à rencontrer de nombreux députés et sénateurs de tout bord, sans exclusive. Ils présentèrent à cette occasion de nombreux dossiers et documents. C’est ainsi que lors des débats sur le projet de loi, la fusillade de la rue d’Isly fut évoquée de nombreuses fois et nous pouvions enregistrer 8 interventions de parlementaires en décembre 2003 et 11 en février 2004, soutenant la reconnaissance de ce drame affreux et proposant l’attribution de la mention « Mort pour la France » à nos victimes.
Les Propositions de Loi
Sous notre impulsion, une proposition de loi sera déposée en 2014 par le Président du Groupe d’études Rapatriés à l’Assemblée nationale tendant à reconnaitre le massacre du 26 mars dans son Article 1er -« La France reconnaît officiellement le massacre des Français d’Algérie, en exécution des consignes données par la République Française de réprimer par tous moyens la manifestation pacifique du 26 mars 1962 à Alger, chef-lieu de département alors français ».
En 2019, nous pourrons faire déposer une nouvelle proposition de loi concernant les victimes assassinées après le 19 mars 1962, notamment le 26 mars 1962 à Alger et le 5 juillet 1962 à Oran. Article unique – La République française reconnaît la barbarie et l’ampleur des massacres commis après le 19 mars 1962, notamment de la rue d’Isly du 26 mars 1962 et d’Oran du 5 juillet 1962, à l’égard de la population française, des militaires comme des civils engagés à nos côtés, de leurs femmes et de leurs enfants.Reconnaissance de la Nation des massacres de la rue d’Isly du 26 mars 1962 et d’Oran du 5 juillet 1962 (Dossier législatif en version dépliée) – Assemblée nationale (assemblee-nationale.fr)
Elles n’ont à ce jour jamais été débattues.
Les questions écrites : Question n°21662 – Assemblée nationale (assemblee-nationale.fr)
Par nos démarches auprès de la mission Interministérielle et l’Office national des Anciens Combattants et Victimes de Guerre
Des entretiens continueront à être menés régulièrement avec la Mission Interministérielle aux Rapatriés (jusqu’en 2014) puis avec l’Office National des Anciens Combattants qui reprendra ce rôle en 2015. Il en sera de même avec les interlocuteurs administratifs et politiques de toutes tendances et notamment le Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants.
En 2019, la Ministre Déléguée aux Anciens Combattants reconstituera un Groupe de contact avec les Associations de Rapatriés parmi lesquelles nous figurons.
POUR OBTENIR UN LIEU DE RECUEILLEMENT DIGNE DE LEUR MEMOIRE
Notre Présidente soumit une maquette soigneusement élaborée au président de la Mission interministérielle, en proposant que ce monument soit installé auprès du Mémorial National de la Guerre d’Algérie. Celui-ci, après réflexion et contacts expliqua que « l’affaire n’était pas encore mûre » et conseilla de demander dans un premier temps l’apposition d’une plaque qui pourrait être installée auprès du Mémorial.
Le conseil suivi, un texte était préparé que nous soumettrions quelque temps après au Ministre délégué aux Anciens combattants. Le temps de réflexion passa et le projet fut transmis pour avis au Haut Conseil des Rapatriés. Le texte proposé fut examiné, discuté et la formule suivante finit par être adoptée à l’unanimité le 5 juillet 2006.
« La Nation associe les populations civiles, les familles de Harkis massacrées, victimes d’enlèvements ou d’exactions durant la guerre d’Algérie et après le cessez-le-feu, ainsi que les victimes civiles des combats de la Tunisie et du Maroc, à l’hommage rendu aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord. Elle s’incline devant celles et ceux qui trouvèrent tragiquement la mort le 26 mars 1962 à Alger et le 5 juillet 1962 à Oran. Elle se souvient des disparus. »
Une nouvelle rencontre avec le Ministre, le 17 Octobre 2006 se solda pour nous par un échec cuisant. Le texte retenu était devenu le suivant :
« La Nation associe les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d’exactions commis durant la guerre d’Algérie et après le 19 Mars 1962 en violation des accords d’Evian ainsi que les victimes civiles des combats de Tunisie et du Maroc à l’hommage rendu aux combattants Morts pour la France en A.F.N. »
Les dates des massacres du 26 Mars à Alger et du 5 Juillet à Oran gênaient décidément toujours trop de monde et avaient disparu. La plaque sera inaugurée le 5 Décembre 2006 en dépit de nos protestations et de milliers de lettres envoyées sous forme de pétition…
Les Algérois assassinés rue d’Isly accèdent au Mémorial National à Paris
En 2007, Nicole Ferrandis revenait à la charge, rencontrait le nouveau Ministre des Anciens combattants et, s’appuyant sur la « loi en faveur des Rapatriés » votée en 2005 et notamment sur son article 2, rappelait que les Victimes civiles devaient être associées à l’hommage rendu le 5 décembre aux Morts pour la France et demandait l’inscription nominative des victimes de la fusillade de la rue d’Isly, ainsi que toutes les victimes civiles françaises tombées au cours de la guerre d’Algérie, notamment celles du 5 juillet à Oran et des Disparus sur la colonne centrale du Mémorial National de la guerre d’Algérie.
Le Ministre des Anciens combattants se montra ouvert à la demande. Plusieurs réunions plus tard, ce fut enfin le succès si longtemps attendu. En novembre 2009, le Ministre réunissait les associations et annonçait que la liste des victimes du 26 mars serait inscrite en priorité dès le 26 mars 2010. Celle des Disparus le sera en février 2012.
Dans son intervention, le 5 décembre devant le Mémorial, il confirmait la décision en ces termes :
« … Enfin, nous avons décidé d’inscrire sur la colonne centrale du monument national du quai Branly le nom des civils français, victimes innocentes de la guerre d’Algérie.
Les premiers noms seront ceux des femmes et des hommes tués lors de la tragédie de la rue d’Isly. Puis, nous instruirons, avec méthode, au fur et à mesure des demandes, l’inscription des noms de toutes les victimes civiles innocentes de cette guerre.
Ainsi, sur ce monument, la nation rendra hommage à ses soldats, comme aux Français morts rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 et à tous nos compatriotes, victimes civiles de la guerre d’Algérie.
Nous le devons aux familles des victimes. Nous le devons à ces femmes et à ces hommes, morts parce qu’ils n’avaient qu’un seul rêve et un seul espoir : continuer à vivre là où ils étaient nés. »
L’inauguration de cet affichage aura lieu le 26 mars 2010 au cours d’une cérémonie organisée par notre association d’une grande dignité en présence d’une foule importante. Commémoration 2010
Depuis, scrupuleusement lors de chaque anniversaire, à l’exception de la cruelle année 2020 où les règles du confinement nous l’ont interdit, notre association invite ses fidèles amis à se recueillir et rendre hommage à la mémoire de nos Victimes sacrifiés en ce tragique 26 mars 1962.
En février 2012, M Marc Laffineur, Ministre des Anciens Combattants invitait la présidente de l’Association des Familles des Victimes du 26 Mars avec Mme Andrée Montero, épouse et sœur de disparus, à inaugurer l’affichage de la liste des disparus civils sur la colonne centrale du Mémorial.
Ce Haut lieu de la Mémoire, installé en plein centre de notre capitale, à deux pas de la Tour Eiffel, répondait enfin pleinement à son rôle de recueillement et de mémoire.
POUR OBTENIR LA RECONNAISSANCE OFFICIELLE DU MASSACRE COMMIS LE 26 MARS
Depuis l’affichage de la liste des victimes sur le mémorial national de la guerre d’Algérie le 26 mars 2010, notre association s’est acharnée à relancer les Présidents de la république successifs, les Secrétaires d’état ou Ministres aux Anciens Combattants afin d’obtenir la reconnaissance de responsabilité dans le crime commis le 26 mars 1962
De 2017 à 2022, nous avons été reçus à plusieurs reprises par Mme Darrieussecq, Ministre déléguée en charge du dossier Mémoire aux Anciens Combattants. En 2021, nous lui avons présenté et commenté notre ouvrage de combat « 26 mars 1962, Crime de guerre ? Crime d’État ? » ainsi qu’à ses proches collaborateurs. Nous l’avons également remis aux conseillers du Président de la république chargés de la Mémoire à l’Élysée. Notre démarche avait pour but d’obtenir :
– Un discours du Chef de l’Etat reconnaissant le massacre commis le 26 mars 1962,
– Présence du Président de la république ou d’un Ministre lors de nos cérémonies
– Pérennisation de l’hommage national chaque 26 mars.
L’espoir naissait le 26 mars 2021, où pour la première fois, nous obtenions la présence de la Ministre des A.C. chargée de déposer une gerbe du Président de la république. (Cérémonie 2021) et le 26 mars 2022, deux gerbes, l’une présidentielle et l’autre ministérielle étaient déposées (Cérémonie 2022).
Succès : Reconnaissance du Massacre commis le 26 mars 1962
Le 26 Janvier 2022, les mots de reconnaissance que nous réclamions depuis si longtemps étaient prononcés, soixante ans après les faits, par le Chef de l’État dans le cadre solennel de l’Élysée devant les représentants des Rapatriés : « ce massacre du 26 mars 1962 est impardonnable pour la République.»
Président de la république Prononcé le 26 janvier 2022 – Emmanuel Macron 26/01/2022 Rapatriés d’Algérie | vie-publique.fr
Un pas essentiel a été franchi. Notre mission n’est pas terminée pour autant : Qui dit reconnaissance de responsabilité, implique réparation, morale bien entendu qui passe par la pérennisation de l’hommage national chaque 26 mars.